Partons découvrir le tourisme fluvial en Franche-Comté …

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Lorsqu’on parle de tourisme fluvial en France, on pense souvent au Canal du Midi ou encore à celui de Bourgogne, il s’agit là en effet de voies navigables bien connues du fait qu’elles attirent bon nombre de touristes fluviaux étrangers …

La France dispose pourtant du 1er réseau de voies navigables d’Europe, autant dire alors qu’il est possible de découvrir au fil de l’eau le patrimoine naturel et historique de bien d’autres régions.

Nous avons voulu découvrir ainsi une région que nous connaissions assez peu, la Franche-Comté, en naviguant alors sur la petite Saône et le Doubs canalisé.

Du 20 au 27 Juin 2015 nous avons donc réalisé une semaine de navigation fluviale en Franche-Comté sur un parcours reliant Scey-sur-Saône à Besançon. Notre précédent article ayant traité la présentation de notre pénichette P1020FB et de la vie à bord de celle ci, nous allons désormais nous focaliser sur le parcours fluvial réalisé …

 

Le Tourisme fluvial pour des vacances hors du commun

Réaliser à son rythme un parcours itinérant sur des fleuves, rivières et canaux, vivre plusieurs jours à bord d’un bateau habitable offrant tout confort, découvrir un ou plusieurs département(s) au fil de l’eau, partager des moments de convivialité en couple, en famille ou entre amis, … voilà notamment ce que permet de faire le tourisme fluvial.

Les paysages défilent alors doucement, on perd un peu la notion du temps et la lenteur du bateau nous oblige à devenir plus observateur des environnements naturels dans lesquels on évolue. Chants d’oiseaux et coassements de grenouilles font d’ailleurs partie d’un certain quotidien 😉

Mais faire du tourisme fluvial c’est aussi profiter du calme et de la quiétude de la vie sur l’eau, découvrir les paysages sous un angle différent, apprendre à vivre au ralenti, se sentir un peu plus proche de la nature … et surtout être libre de s’arrêter où on veut quand on veut, que ce soit en pleine nature, dans une halte fluviale ou dans un port de plaisance.

 

Pourquoi faire du tourisme fluvial en Franche-Comté ?

Pour ce qui nous concerne il y avait principalement deux raisons au fait de vouloir réaliser du tourisme fluvial en Franche-Comté :

  • étant plus habitués à faire étape chez sa voisine la Bourgogne lorsque nous traversons la France pour rejoindre la Côte d’Azur, ou encore à partir du côté des Alpes lorsque nous voulons séjourner à la montagne, notre connaissance de la région Franche-Comté était assez limitée. C’est d’ailleurs tout récemment que j’ai redécouvert ses montagnes au travers de quelques randonnées dans le Haut-Jura.
  • bien que cela m’intéressait depuis quelques années, nous n’avions encore jamais eu l’occasion de tester le tourisme fluvial, la Franche-Comté était donc toute indiquée pour une première expérience. En effet pourquoi vouloir rechercher une certaine affluence de bateaux sur le Canal du Midi quand on peut s’initier à la navigation fluviale sur des rivières un peu plus “tranquilles” comme la petite Saône et le Doubs ?

De Scey-sur-Saône à Besançon, notre parcours fluvial prévu a alors été le suivant :

Tracé vert : petite Saône, tracé bleu : canal du Rhône au Rhin / Doubs

Nous avons organisé celui ci avec des nuits sur Scey-sur-Saône, Seveux – Savoyeux, Gray, Auxonne, Dole, Ranchot et pour finir Besançon. C’est alors tout au long de ce parcours que nous avons découvert d’autres intérêts à réaliser du tourisme fluvial en Franche-Comté 😉

Pour une certaine diversité de voies navigables et de paysages

La Franche-Comté dispose de plus de 300km de voies navigables réparties entre la petite Saône et le canal du Rhône au Rhin / le Doubs.

Des larges voies d’eau de la Saône jusqu’à certains passages plus intimistes du canal du Rhône au Rhin, nous avons alors évolué sur différents gabarits de cours d’eau, qu’ils soient naturels ou aménagés par l’homme, et ainsi connu différentes expériences de navigation.

Quatre départements ont été traversé :

  • la Haute-Saône, le Jura et le Doubs de la région Franche-Comté
  • la Côte d’Or de la région Bourgogne

ce qui nous a ainsi permis de découvrir toute une palette de paysages verdoyants allant des campagnes aux reliefs montagneux, en passant par des prés, bocages et forêts. Il est d’ailleurs à noter que la Franche-Comté est la région la plus boisée de France 😉

Navigation sur la petite Saône

Naviguer sur la petite Saône c’est évoluer dans un cadre naturel, sauvage et authentique bordé ici et là de quelques petites cités comtoises. La navigation est aisée du fait d’une voie navigable généralement bien large et on évolue alors dans des paysages de campagnes.

De nombreux hérons peuvent être observés dans leur milieu naturel, parfois même quelques martins-pêcheurs, les cygnes viennent aussi souvent à l’encontre des plaisanciers, certainement habitués à recevoir du pain de leur part. La rivière est le petit paradis des pêcheurs que l’on retrouve fréquemment sur les berges ou en barque.

Navigation sur le canal du Rhône au Rhin et le Doubs

Le canal du Rhône au Rhin est la version canalisée du Doubs, cette rivière comtoise par excellence quittant alors parfois le canal temporairement pour mieux le retrouver ensuite. Les paysages de campagnes laissent petit à petit place à des reliefs montagneux.

La voie navigable étant plus étroite et sinueuse que côté Saône, il convient donc d’être plus prudent quant à d’éventuels croisements de bateaux. Cependant le canal du Rhône au Rhin / Doubs est moins fréquenté que la petite Saône, de ce fait la navigation y est encore plus calme …

Pour découvrir certains charmes de la Franche-Comté

Les clochers d’églises sont typiques à voir en Franche-Comté : recouverts de tuiles vernissés, ils arborent en effet des motifs géométriques colorés. Beaucoup d’églises franc-comtoises sont d’ailleurs classées monuments historiques.

Depuis la Saône et le Doubs, il est possible d’apercevoir de temps à autre l’un de ces clochers comtois (autrement appelés clochers à dôme à impériale) au sein d’un village dont on passe à proximité.

Clocher comtois de Port-sur-Saône
Village de Mantoche
Ancien lavoir à Seveux

Certaines cités comtoises méritent d’ailleurs une petite halte, que ce soit pour découvrir une église, un château, de vieilles demeures, d’anciens lavoirs … Flâner tranquillement là où se trouvent de vieilles pierres, c’est toujours agréable 🙂

Eglise Notre-Dame à Auxonne

Pour traverser quelques tunnels sympas

Trois tunnels se trouvaient sur notre parcours, deux d’entre eux étaient plutôt pittoresques :

  • le tunnel de Saint Albin : long de 681m et classé aux Monuments Historiques, celui ci a été construit sous Napoléon III pour couper une boucle de la Saône. Un petit chef d’oeuvre !
  • le tunnel de Thoraise : long de 185m et construit au début du 19ième siècle, celui ci a la particularité d’être animé depuis qu’il a été réhabilité. Des rideaux d’eau (en entrée et sortie de tunnel) s’arrêtent momentanément au passage du bateau et des serpentins de lumière courent sur un plafond scintillant … insolite !
A l’approche du tunnel de Saint Albin
Traversée du tunnel de Saint Albin

Le troisième tunnel, d’une longueur de 643m, est celui de Savoyeux mais il ne présente pas de particularité notable.

Pour découvrir l’environnement en vélo lors d’une halte

Avec les nombreux chemins de halage et itinéraires balisés, la Franche-Comté est particulièrement adaptée à la pratique de balades à vélo. Avec la véloroute Charles le Téméraire et l’Eurovélo 6, il y a notamment de quoi faire …

Comme il est possible d’emmener des vélos sur le bateau, autant profiter d’une halte pour aller parcourir de beaux paysages et découvrir quelques villages comtois 😉

Pour visiter quelques belles cités historiques

Certaines cités de Franche-Comté possèdent un riche patrimoine architectural et historique, une petite visite s’impose donc … Il y a notamment :

  • côté Saône : la ville de Gray, une des 3 places fortes de la Franche-Comté du Moyen Age.
  • côté Doubs : les villes de Dole, ancienne capitale de Franche-Comté, et de Besançon, 1er site touristique de Franche-Comté.
Gray, côté Saône
Dole, côté Doubs

Besançon étant notre étape finale, nous n’avons malheureusement pas eu le temps de visiter cette ville contrairement à Gray et Dole qui étaient sur notre parcours, nous en parlerons d’ailleurs dans un prochain article …

Pour goûter certaines spécialités franc-comtoises

Pour moi qui adore les spécialités culinaires françaises, il n’est pas vraiment concevable de parcourir une région sans goûter quelques unes de ses spécialités locales. La Franche-Comté n’a donc pas échappé à la règle.

Surtout que celle ci dispose de spécialités charcutières (saucisse de Morteau, saucisse de Montbéliard) et fromagères (Morbier, Comté, Mont d’or, Cancoillotte) que l’on peut accompagner de bons petits vins (vin de paille, de vin jaune …) 😉

Saucisse de Morteau gratinée au Comté et flambée au Macvin
Grande salade franc-comtoise accompagnée d’un petit vin local
Menu gastronomique : velouté de langoustines et diablotins au comté, dos de cabillaud en petite soupe de poissons et tapenade d’olive noire, sorbet melon et coulis de pêche blanche

Qui dit navigation fluviale dit passages d’écluses !

Différentes écluses se succèdent tout au long d’un parcours fluvial réalisé sur la Saône et le Canal du Rhône au Rhin / Doubs, celles ci sont automatisées et bien sûr gratuites. Un mode d’emploi est bien sûr fourni lors de la prise en main du bateau.

La présence d’éclusier n’est jamais assurée mais, lorsque c’est le cas, celui ci n’hésite pas à donner un coup de main et à entamer une conversation. Parfois même il vend quelques problèmes locaux, c’est d’ailleurs ainsi que nous avons découvert la bulle comtoise 😉

Le franchissement d’écluse n’est pas compliqué, il faut cependant deux personnes pour bien le gérer. Une 1ère personne située à l’avant fixe une amarre (corde) du bateau à une bitte d’amarrage de l’écluse, la 2ième personne en fait autant à l’arrière, les deux personnes tiennent alors leur amarre et laissent coulisser celle ci pendant que l’eau descend dans l’écluse (ou monte suivant le cas).

Les écluses de la Saône

Sur la Saône, l’ouverture d’une écluse se déclenche en effectuant un quart de tour à une perche située à une centaine de mètres en amont de celle ci, il faut alors attendre que le feu de l’écluse passe au vert pour être autorisé à entrer. Une fois le bateau amarré à l’intérieur de l’écluse, une autre perche doit être levée pour déclencher automatiquement l’opération. Le niveau de l’eau baisse alors …

Pas moins de 13 écluses (à eau “descendante”) et 2 tunnels auront été traversés durant notre parcours sur la Saône.

Les écluses du canal du Rhône au Rhin et du Doubs

Sur le canal du Rhône au Rhin / Doubs, l’ouverture d’une écluse se déclenche à l’aide d’une télécommande. Le principe est alors le même que pour la Saône excepté le fait qu’ici l’eau monte. Les manoeuvres sont un peu plus compliquées que sur la Saône car certaines écluses sont hautes (plus de 5m parfois), ce qui nécessite alors de grimper à une échelle pour arriver à amarrer correctement le bateau.

Pas moins de 23 écluses (à eau “montante”) et 1 tunnel auront été traversés durant notre parcours sur le canal du Rhône au Rhin / le Doubs.

 

Etre libre de s’arrêter où l’on veut …

Le tourisme fluvial procure une certaine liberté, on gère en effet à son gré le rythme du parcours et le déroulement des journées.

En journée pour une balade, un pique-nique …

On peut décider de s’arrêter où on veut quand on veut, que ce soit pour se balader, pique-niquer, visiter ou tout simplement se reposer. Le bateau est d’ailleurs équipé pour pouvoir l’amarrer partout, certaines consignes étant justes à respecter pour ne pas gêner la navigation ou endommager la coque du bateau.

Durant notre parcours nous avons vu des tas d’endroits naturels sympas où faire une petite halte, avec un environnement qui ne demandait qu’à être découvert à pied ou à vélo 😉

Il était d’ailleurs bien plus agréable de pique-niquer quelque part (en coin aménagé ou pas) plutôt que de manger à l’intérieur du bateau.

En soirée pour une nuit d’étape

Le soir on peut aussi faire le choix de passer la nuit dans un coin sauvage ou un coin plus “animé”. Contrairement à un arrêt en pleine nature, le port de plaisance (et parfois la halte fluviale) offre alors l’avantage de pouvoir accéder à certaines commodités (électricité, eau, douches, sanitaires, téléphone…) ainsi qu’aux commerces et à l’animation d’un village ou d’une ville.

Les emplacements, dont le nombre est toutefois limité, se paient alors à la nuitée. L’eau et l’électricité y sont soit comprises soit avec supplément, mais comme indiqué dans l’article concernant notre pénichette, il devient nécessaire à un moment donné du séjour de refaire le plein d’eau 😉

 

Notre avis

Le tourisme fluvial était quelque chose que je désirais découvrir depuis longtemps et j’avoue avoir été enchanté de cette expérience réalisée en Franche-Comté où chaque jour était une nouvelle aventure … Valérie a bien apprécié aussi ce séjour même s’il a pu être parfois un peu “physique” sur certains aspects comme les passages d’écluses (36 passées en 6 jours) ou l’amarrage du bateau en pleine nature (avec plantage de piquets à l’aide d’un maillet).

D’étape en étape, voire même parfois aux écluses, nous rencontrions souvent les mêmes plaisanciers, ce qui peu à peu tissait quelques liens “amicaux”, même si nous étions de nationalités différentes. Nous avons aussi découvert une communauté de plaisanciers s’entraidant, à chacune de nos arrivées dans un port de plaisance il y avait toujours au moins une personne sur un emplacement voisin prête à nous aider à amarrer notre bateau.

C’était une expérience enrichissante et ressourçante, le genre de séjour qui permet de bien s’aérer la tête …
De plus, étant très nature et offrant de multiples points d’intérêts, la Franche-Comté est aussi un bon choix de région pour réaliser du tourisme fluvial, et cela d’autant plus pour une toute première expérience.

Il s’agit donc là d’un type de vacances insolites que nous ne pouvons que recommander. S’il vous fallait maintenant quelques arguments supplémentaires pour vous convaincre d’essayer, jetez donc un oeil à la vidéo suivante :


Tourisme fluvial sur la Saône et le Doubs par franche-comte-tourisme

C’est grâce à une invitation du Comité Régional du Tourisme de Franche-Comté que nous avons pu tester le tourisme fluvial à bord d’une pénichette P1020FB mise à disposition par Locaboat Holidays. Vous pouvez découvrir en images l’intégralité de notre séjour fluvial en Franche-Comté en cliquant ici ….
Je n’en suis pas moins resté libre de mon récit sur cette expérience, celui ci résultant de notre unique et entière appréciation.

Pour découvrir le tourisme fluvial en Franche-Comté, nous vous invitons aussi à visiter le portail thématique de l’activité fluviale en Franche-Comté à l’adresse http://fluvial.franche-comte.org/ (ou http://bootsurlaub.franche-comte.org/ pour les marchés allemand et suisse alémanique).

Si vous êtes en quête d’idées de sorties ou de visites en Franche-Comté, visitez aussi le blog des fans de Franche-Comté à l’adresse http://www.fans.franche-comte.org

 

Et vous, avez vous déjà réalisé du tourisme fluvial ? aimeriez découvrir cela en Franche-Comté ?

=> Pour répondre ou pour toute question/remarque, n’hésitez pas à utiliser la zone commentaires située en bas de cette page …

 

Cet article a 9 commentaires

  1. C’est un mode de locomotion et de découverte d’une région qui me plait beaucoup… se laisser aller au fil de l’eau, adopter un autre rythme…

    1. Christophe

      C’est tout à fait ça ! Et pour moi qui suit plutôt du genre “speed”, ce rythme lent imposé m’a beaucoup plu et surtout fait le plus grand bien, là au moins on prend le temps d’observer les paysages qui nous entourent …

      Pendant une semaine nous avons été au grand air, ce qui était bien agréable et nous a aussi fait prendre pris des couleurs 😉

  2. DEHESTRU

    Bonjour
    Nous partons également en couple pour une croisière fluviale ( aller retours ) cet été , le bateau est déjà réservé
    Cependant , nous hésitons entre les petite Saône et le Doubs pour le parcours ,
    Il s’agir de notre 5 éme croisière fluviale et nous avons une préférence pour les endroits un peu moins fréquentés avec cependant des petits restos sympas sur le parcours ,
    Pouvez vous nous donner votre sentiment entre les 2 parcours ,
    Bien Cordialement
    Cathy et Christophe

    1. Christophe

      Les 2 parcours sont intéressants à réaliser, ceci dit nous n’avons pas tellement cherché à faire des petits restos sur ceux ci. Cependant sur le parcours du Doubs nous avons découvert Dole, une très belle ville où il y a beaucoup de petits restos sympas, nous en avons donc fait 2 à cet endroit (soir et midi) 😉

  3. Dehestru

    Merci pour votre réponse
    Bonnes futures vacances
    Cordialement
    Cathy et Christophe

  4. Seb

    Superbe reportage, nous sommes en phase d’acquisition d’un bateau pour parcourir notre beau pays au fils de l’eau. Après avoir bien naviguer en mer (manche et atlantique) dans les îles anglos Normandes et Bretonnes nous allons partir sur un autre rythme de navigation et surtout moins physique pour mon squelette.

    Votre reportage n’a fait que renforcer notre envie de changement de navigation.

    Merci pour ce partage.

  5. Bouko Christian

    Bonjour
    Votre reportage est vraiment superbe et me rappelle de bons souvenirs
    J’ai déjà navigué plusieurs fois sur la Saône (de Corre à Pont de Vaux ))et je prépare un petit reportage vidéo pour des amis .
    Pour cette raison je cherche l’explication de la présence de chaines dans certains tunnels fluviaux et je n’en ai pas encore trouvé sur internet
    Je suppose que ces chaines permettaient aux bateliers de hâler leur péniche à la main en cas de panne de moteur
    Qu en pensez-vous ?
    Merci d’avance pour votre réponse
    Cordialement
    Christian Bouko

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