Pékin, autrement connue sous le nom Beijing, est la capitale de la Chine, pays d’Asie de l’Est hébergeant un sixième de la population mondiale.
Mélange de tradition et de modernité, Pékin attire chaque année des millions de touristes chinois et étrangers grâce aux nombreux monuments historiques célèbres : la grande muraille (à proximité), le palais impérial, la place Tian An Men …
Vivant actuellement à Pékin, Sirhom nous fait découvrir les charmes de cette mégapole au travers de l’interview que nous avons réalisée …
Peux tu te présenter ?
Bonjour les lecteurs, bonjour les vadrouilleurs.
Sur la blogosphère, je m’appelle Sirhom et je vis actuellement à Pékin, en Chine. Quand je dis ” je “, c’est une méchante habitude de blogueur, nous y vivons à quatre, en famille. Actuellement, Flo paie les factures et je suis la nounou privée de Soren et Leilani.
Historiquement graphiste, j’ai touché à d’autres activités professionnelles pour financer nos expatriations au Japon, au Canada, au Vietnam et en Thaïlande. En ce moment, c’est Flo seule qui assure l’income dans notre budget, en enseignant le français à l’alliance française de Pékin.
Notre plan pour l’avenir, c’est de récidiver dans l’expatriation, recommencer ailleurs et encore. Nous aimons voir et goûter le monde, mais à notre rythme. Avant de redécoller, nous aurons pris le temps de devenir un peu chinois.
Quelle est la capitale que tu veux nous faire découvrir ?
Puisque nous sommes à Pékin, je vous invite à visiter avec moi la capitale chinoise, qui au delà des images toutes faites, vaut franchement qu’on s’y attarde.
Capitale politique et historique, cette grande ville se devait d’être aussi représentative du succès chinois que l’on connait. Les gratte-ciel de la modernité remplacent petit à petit les hutongs – les anciens quartiers traditionnels. C’est regrettable, mais il en est encore suffisamment pour y vivre, ou les visiter : dans les quartiers touristiques pour les plus présentables, mais surtout dans quantité de coins authentiquement populaires.
Le soir tombe sur Chaoyang |
Capitale culturelle enfin, on y retrouve ce même mélange de tradition et de modernité. L’opéra de Pékin face aux chanteurs de C-pop, les antiques arts religieux aux cotés des arts expérimentaux contemporains, très en vogue sur la scène internationnale.
Le Jin Ding Xuan, un restau tout en sobriété |
A noter pour les voyageurs que la circulation dans Pékin est grandement facilitée par la traduction systématique ( en anglais ) de la signalisation, dans la rue, comme dans les transports. Enfin, c’est clairement la ville la plus sûre, qu’il m’ait été donné de visiter. A la belle saison, c’est un plaisir sans restriction que de s’y promener.
Quel niveau de connaissance en as tu ?
Nous sommes installés à Pékin depuis Novembre 2012, soit un peu plus d’un an. Parce que nous sommes là pour ça, et pour nourrir Planete-Pekin.com, mon blog, nous travaillons activement à quadriller la ville, à en découvrir les menus secrets.
Que Flo parle un peu chinois est d’un grand secours dans nos explorations en famille. Je suis quant à moi très débutant en la matière. Il n’y a que dans les échanges de politesse que je suis certain de comprendre et être compris, ça mène pas loin.
Les chinois sont très ouverts et friands des rencontres avec des occidentaux, mais il ne faut pas trop compter sur l’anglais pour s’en sortir en société. A l’occasion, cela peut aider.
Quels sont pour toi les atouts de cette capitale ?
Le gros avantage de Pékin, c’est de concentrer en un lieu, l’Histoire avec un grand H de la Chine avec un grand C. On peut y rencontrer des temples encore en activité – j’entends entretenus, datant de l’époque des grands Khan – les empereurs mongols, des sites influencés par la culture et les spiritualités tibétaines, les monilithes architecturaux de l’ère communiste, jusqu’à des constructions contemporaines folles comme le ” nid d’oiseau ” d’Ai Wei Wei.
Le mausolée de Mao envahi par les chinois |
Pékin est comme Paris, un vivant témoignage de la grandeur d’une civilisation, fort aussi de son activité populaire. Les petits quartiers sont un bonheur à parcourir, pour en observer la frénésie, plutôt tranquille pour une métropole. Les chinois de Pékin sont bruyants, parlent facilement fort, mais sont le plus généralement d’une grande tolérance. Il ne faut pas hésiter à se régaler de leur spectacle débordant, alors qu’ils sont certainement déjà occupés à vous étudier.
Qu’est ce qu’il ne faudrait absolument pas manquer d’y voir ou y faire ?
L’argumentaire touristique de Pékin n’est plus à faire, c’est la destination première des voyageurs en Chine. Et pour cause les incontournables à ne pas rater, même si selon moi la cité interdite et la grande muraille ne constituent pas le best-of dans la capitale. Evidemment, il faut aller voir la cité, et la muraille un peu plus au nord, et les tombeaux des Ming, ça ne se discute pas. Mais le meilleur est ailleurs.
L’agora de la cité interdite |
Le site le plus important à mes yeux demeure le palais d’été. Le parc est très vaste et regorge de choses à découvrir.
L’histoire la plus récente de la Chine impériale à chaque pas, on s’y promène dans les bois aménagés qui tapissent la colline de la longévité. D’un temple à un autre, jusqu’à la tour des parfums au sommet, qui donne un point de vue somptueux sur les alentours.
Les abords du canal, véritable Venise asiatique, valent aussi le détour. Il fait bon se promener encore sur les rives du lac, sous le long portique qui traverse le parc. Faire la traversée en bateau, ou à pied, en passant par le pont de Jade…
Les possibilité sont infinies, nous, y avons passé trois jours, et n’en avons encore vue qu’une partie.
Touristes chinois poseurs au palais d’été |
Le temple du ciel et le lac de Beihai, permettent aussi ce genre de grandes promenades, entre visites touristiques dans le flot dense des visiteurs, et contemplation pépère à l’eccart des sentiers principaux. Le temple des lamas, un sanctuaire de proportions plus modestes donne à voir quelques étrangetés architecturales, mais ce sera forcément dans le mélange un peu impossible des touristes qui flashent à tout va, et des croyants qui prient dans le vacarme.
Pour des expérience plus calmes et authentiques, le Dongyue temple, un petit sanctuaire taoïste dans Chaoyang montre un cadre plus serein, mais aussi des manifestations inattendues, comme des démonstrations d’arts martiaux, ou des danses de dragon lors des fêtes religieuses.
Pour la sérénité au centre ville, c’est possible, il faut la chercher au temple du nuage blanc. Des pékinois silencieux – à voir absolument, viennent y prier, méditer ou recevoir les conseils des moines taoïstes résidants. Des processions s’y déroulent régulièrement, amplissant l’air de musique traditionnelle. Ce sanctuaire aussi organise des rencontres avec des maîtres d’arts martiaux qui le temps de sessions épisodiques y font des démonstrations de Taiji, de Qi gong, et dispensent quelques conseils de médecine chinoise.
Prière au temple Dongyue |
La période la plus importante de festivités traditionnelles, se déroule dans les trois semaines autour du nouvel an chinois, dans tout Pékin. C’en est presque sauvage, les sites les plus courus sont alors submergés par des millions de touristes… En terme de climat, ce n’est par ailleurs pas le meilleur moment pour visiter la ville.
Le reste de l’année, pour s’adonner à la fièvre asiatique il est à tout moment possible de se faire un ktv, le karaoke chinois. Bien arrosé, ça marche toujours. Les activités à la fois les plus sympa et les plus chinoises se jouant en extérieur, dans les parcs. L’accès en est le plus souvent payant, les tarifs rarement disuasifs. Le Ritan à l’Est de la cité interdite est gratuit. Les chinois y passent beaucoup de temps à faire du sport, sur des dispositifs accessibles à tous, y font du cerf-volant, dansent, jouent de la musique, jouent aux échecs, aux cartes, font du taiji… pour les activités les plus connues.
Il en est bien d’autres plus exotiques, la liste est longue. Si vous êtes tenté, demandez à essayer. On sera ravi de vous initier.
Quelles sont les spécialités culinaires ?
Le canard laqué c’est la spécialité à ne pas rater à Pékin. Un canard entier, émincé devant vous en fines lamelles, assorti d’une sauce, et de toute une variété de condiments. Chacun roule le tout à son gout, dans de fines feuilles de riz. On trouve des roast duck un peu partout dans Pékin, pas la peine de les chercher, ils vous trouveront.
Le canard laqué en kit |
Le concombre de mer, une sorte de grosse limace marine, épineuse ou pas mais jamais ragoutante, entre dans la catégorie des plats à essayer pour se prouver qu’on en veut. On en trouve séchés en bocal, à hydrater à soi-même à la maison. Une bonne idée de cadeau.
Le yaourt pékinois enfin se trouve un peu partout, des restaurants traditionnels aux boutiques à touristes, dans la plupart des sites à visiter. Toujours liquide, jamais au frigo, il vous rendra service si vous n’avez pas pris d’eau.
Quels souvenirs typiques seraient à ramener ?
De tous les artisanats que j’ai pu rencontrer à Pékin, voici une petite liste de coquettes babioles qui ont attiré mon attention, pour leur originalité :
- Les céramiques, les étoffes précieuse, la soie… Les classiques.
- Les peignes et les baguettes… Les typiques.
- Les cerf-volant, précieux et subtiles, je me demande s’ils peuvent voler.
Cerf-volants délicieux |
- Les instruments de musique chinois : la flute chinoise, au son de strident à suave ; L’erhu, un violon monocorde, l’enfer pour le voisinage entre les mains d’un amateur.
- Les masques d’opéra, visages maquillés de la pantomime chinoise.
- Caligraphie et estampes, toujours très classe, et décoratives sans forcer. Encore meilleur quand on sait lire le Chinois.
Estampe et rosace découpée |
- Les tableaux découpés. Scènes bucoliques, animaux mythologiques, découpés dans du papier rouge. De la dentelle d’une seule pièce.
- L’Art contemporain, peintures, sculptures, dispositifs expérimentaux, pour les bourses les mieux garnies.
Quelle est la meilleure façon de visiter cette capitale ?
Le taxi est clairement la solution de facilité pour visiter la ville, le choix du confort. Par contre gare aux embouteillages aux heures de pointe.
Le métro s’il est moins confortable est très simple d’accès, sans lire le chinois. Et infiniment moins coûteux. Deux Yuans la course, c’est parfaitement dérisoire. Attention cependant à bien choisir ses arrêts, l’écart entre deux station étant particulièrement important.
Le tuk-tuk peut aider pour de petits trajets, en supplément du métro par exemple. Les tarifs sont à négocier à l’avance. Comme pour le taxi, prévoir un papier avec la destination indiquée en chinois, et l’adresse de son hôtel pour le retour.
Les pieds fonctionnent aussi très bien à Pékin. La ville est agréable à parcourir en piéton. Quand la belle saison est là, la ville est assez verte, un plaisir.
Quelle est la meilleure période pour s’y rendre ?
Les périodes idéales pour visiter Pékin se situent avec précision début mai et fin septembre.
L’hiver est long et froid et connait des hausses de pollution effroyables. Les arbres ne retrouvent leurs feuilles que tardivement. A moins qu’il ne neige, la ville dans l’attente est un peu triste. A éviter.
Le printemps – les températures moyennes – ne durent pas. Il fait assez froid jusque fin mars, et mi-mai, ça cogne déjà dur.
En été, il fait très chaud, mais la ville peut être très agréable. La consommation électrique des clims en folie, peut entrainer une pollution de l’air conséquente, ce qui est moins que sympa.
Quelles sont les règles sanitaires à respecter pour y réussir son séjour ?
Pour les touristes pas de prévention particulière, pas de vaccin.
Une fois sur place, comme dans la plupart des pays d’Asie, il convient d’éviter de consommer des légumes crus, des fruits avec leur peau, et de boire l’eau du robinet. Dans les hôtels, on trouve souvent une bouilloire dans les chambres, pour préparer son eau potable. L’eau en bouteille reste la meilleure option.
Il peut être judicieux de surveiller le niveau de pollution. En cas de pic, mieux vaut limiter l’activité et se destiner à des visites en intérieur, comme les musées, ou les tombeaux et la grande muraille à l’extérieur de la ville. Un outil de mesure de l’AQI – l’index de concentration des méchantes molécules – est affiché en page d’accueil sur Planète Pékin.
Quelle image/photo caractériserait le mieux cette capitale ?
La Chine contemporaine, et Pékin en est un bon exemple, c’est une somme de contradictions assez improbable. L’Est et l’Ouest réunis, la tradition et la modernité, le communisme et le capitalisme…
Mao en plastique |
Avec une certaine distance, les pékinois demeurent attachés à l’image de Mao. Il ne reste pas grand chose du communisme en Chine, mais les caricatures du grand timonier représentent un business à part entière, le fait trahissant la nostalgie, sous l’iconoclasme. Encore une idée de cadeau, un Mao en plastique sous le sapin.
Que dirais tu pour convaincre quelqu’un d’aller dans cette capitale plutôt qu’ailleurs ?
Visiter Pékin, en commençant par facilité avec la cité interdite, c’est l’occasion d’entrer en contact avec une culture millénaire qui nourrit l’imaginaire de tous les voyageurs. L’influence de la Chine a été grande et réciproque, dans l’Asie toute entière. A Pékin, les traces de ces mélanges, de ces mixages de cultures s’expriment à chaque instant, signant encore dans la modernité, sa position capitale de grand centre pan-asiatique.
La sortie des écoles |
J’aimerais finir avec mon coup de coeur pour les pékinois. Difficiles à supporter de prime abord : Ils rotent, ils crachent, sont bruyants, souvent râleurs, ils poussent dans les files, et grugent si possible. Autant de comportements qui froissent notre politesse bien mise.
Mieux que s’habituer, on finit d’autant par les comprendre, qu’ils montrent des qualités presque disparues de nos grandes cités de l’Ouest. Ils sont directs, gais, souriants, aimables voire aidants pour peu qu’on les approche, fiers dans la forme, mais humbles dans les actes.
As tu quelque chose à ajouter ?
Un dernier conseil, passez à Pékin, et rencontrez la Chine.
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Merci pour cette interview, 2 questions:
Est-il facile de se déplacer à Pékin?
Quel est le cout de la vie?
Salut Thomas,
oui, comme je le dis dans l’article, il est facile de se déplacer dans Pékin, et c’est très peu couteux.
Le cout de la vie est relativement élevé, mais c’est surtout valable pour le logement, pour les expats.
Bien qu’encore il soit possible de louer dans les quartiers populaires, si on tolère un certain inconfort comme l’absence de sanitaires ou d’isolation:)
Pour le voyageur c’est une destination peu onéreuse, les prix moyens étant un peu inférieurs à ceux pratiqués en France.
Sympa cette interview : te voilà prêt à faire le guide touristique pour tous les vadrouilleurs qui débarqueront à Pékin ! 🙂
Salut Nath,
merci:)
Je suis déjà un peu le guide virtuel de quelques voyageurs en effet, dans les commentaires privés.
Je vais peut-être songer à me reconvertir.
Pékin vaut le détour. Le beau temps revient, c’est bientôt le moment d’en profiter.
J’avais vraiment beaucoup aimé Pékin, il faut dire que j’ai eu de la chance de ne pas avoir de brouillard du tout quand j’y suis allé! Hâte d’y retourner cette année!